Deux Versions de I'esthetique Romantique Rossini vu par Stendhal et Berlioz

«Depuis la mort de Napoleon, il s'est trouve un autre homme duquel on parle tous jours [sic] ... La gloire de cet homme ne connait d'autres bornes que celles de la civilisation» (Stendhal, La vie de Rossini, vol. L 1). Par ces mots elogieux, Stendhal (1783-1842)-un ecrivain celebre et un des chefs du mouvement romantique franyaisouvre sa biographie du compositeur d'opera italien, Gioachino Rossini (1792-1868). La Vie de Rossini (1823). Mais la verite est que la gloire meme de Rossini. telle qu'elle est imaginee par Stendhal, avait ses limites dans les cenacles romantiques. Pendant les annees 1820. la musique de Rossini divisait les Parisiens de I' epoque en deux factions: les « Rossinistes » et les detracteurs de ce compositeur. 1 Parmi ces derniers se trouvait un jeune compositeur franyais, Hector Berlioz (1803-1869), qui detestait la musique italienne. et dont la colere etait tellement extreme qu'il desirait meme bruler Ie Theatreltalien (Berl ioz, Memoires, vol. 1, 70-71). Dans ses Atemoires (1865), ecrites quelques annees avant sa mort, Berlioz attaque la biographie de Stendhal (decede depuis plus de vingt ans) avec les mots suivants : « M. Beyle, [... ] a ecrit une Vie de Rossini sous Ie pseudonyme de Stendhal et les plus irritantes stupidites sur la musique. dont il croyait avoir Ie sentiment» (Berlioz, vol. L 215)?